La paresse me vient quand je rencontre un effort, surtout quand je sais qu'il ne me servira pas à grand chose. Ce qui provoque bien sûr une petite engueulade de mon père ou de ma mère, me menaçant de ne plus avoir l'ordinateur ou le plus cruel, de manger un plat aux blettes. Mais ils n'en font rien, heureusement! De ces sermons, surgit en moi une pointe de culpabilité qui me fait réaliser le travail demandé. La corvée finie, j'ai libre cour à la paresse, le plus souvent je me vautre devant l'ordinateur ou je me met à peindre ce que j'ai envie en écoutant de la musique. La paresse me laisse la liberté d'imaginer, de philosopher, d'écouter, et caetera. Peut-être que ce sont des travaux? Oui, mais tout cela permet d'échapper au quotidien.
Le véritable paresseux est celui qui, devant une difficulté, va chercher le moyen qui demande le moins de peine possible. Prenons par exemple deux voyageurs qui ont comme défi d'arriver au sommet d'une montagne. L'un d'eux est grimpeur. Quel chemin va t-il prendre? Le chemin le plus long mais à la pente douce ou le chemin le plus court mais le plus abrupte? Je vous laisse deviner la réponse.
Mon père me le dis souvent:"Je cherche dans mes capacités le moyen le plus facile pour faire le travail demandé, donc je suis paresseux". Les mathématiques ont été inventés dans cette logique: résoudre les problèmes d'architecture, de physique ou scientifique avec le moins d'efforts possible.
Chaque chose a une paresse: la lumière et l'électricité prennent le plus court chemin, le courant d'eau prend la pente la plus abrupte, les lions ou les guépards vont attraper les proies les plus faibles.
Cette façon de penser provoque parfois chez les autres de la jalousie. Prenons ces personnes qui, lorsqu'elles font une activité qui leur plaisent mais qu'elles n'arrivent pas à réaliser; vient le découragement qui les vexe, puis la paresse qui leur dit "Est-il bien utile de faire cela?".
Alors l'entourage les critique, les traite d'incapable..., de tous les noms d'oiseaux.
Faut-il donc accomplir ce qui nous bloque pour avancer dans la vie? Pour moi cette paresse me permet de regarder la raison qui m'empêche d'avancer, puis je prend mon temps pour résoudre le problème.
La paresse se remarque aussi dans notre histoire, de la préhistoire au temps moderne. Prenons par exemple dans la Grèce et la Rome antiques, l’activité productive à laquelle l’homme est astreint pour satisfaire ses besoins matériels et sa survie n’est guère valorisée. Les esclaves pourvoient aux tâches ingrates pour que les hommes "libres" puissent se consacrer à l’art, la philosophie, la politique… Une conception que l’on retrouve dans l’opposition que font les Romains entre otium et labor : l’otium est le loisir dans lequel l’homme s’épanouit, le travail est une servitude, même un instrument de torture du nom Tripalium.
De nos jours, la paresse incite l'homme à améliorer sans cesse la technologie. Le développement des technologies a ainsi permis une augmentation importante de la productivité et a soulagé les hommes de nombreuses tâches ingrates (chaudières "automatiques", machines à laver et autres électroménagers...). La création d'Internet et de la télé facilitent la diffusion de l'information et la communication...
Justement! dans ce travail d'écriture que l'on me demande, je pouvais très bien faire un tour sur Internet et faire un copier coller d'un éloge de la paresse écrite par quelqu'un d'autre. C'est une paresse mais une paresse inutile.
Bien sûr, je lis des textes, je recopie des expressions mais parfois cela ne correspond pas bien avec le sujet et avec mon point de vue.
Je suis paresseux comme un paysage, comme une vue calme qui montre un pont, une rivière, des bâtiments anciens, et une bande de ciel peinte à la main. L’eau coule, les nuages passent, les saisons changent et le cadre est immobile. Si je finis cette narration par une image poétique, c’est qu’elle en contient peu et que je baille déjà sous l’effort que m’a demandé cette trouvaille.